De Villepin appelle à repenser la coopération Tunisie–UE
L’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin a appelé à redéfinir les bases de la coopération entre la Tunisie et l’Union européenne dans un cadre juridique et législatif harmonisé, sans remettre en cause ni l’Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA), ni l’accord de partenariat signé en 1995.
S’exprimant lors de la 39ᵉ édition des “Journées de l’entreprise”, organisée du 11 au 13 décembre à Sousse par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), de Villepin a mis en avant le potentiel exceptionnel de la Tunisie : une main-d’œuvre hautement qualifiée, un écosystème dynamique de plus de 1 500 start-ups, dont la success story « InstaDeep », et une position géostratégique privilégiée à la croisée de l’Europe, du Maghreb et de l’Afrique. Ces atouts, selon lui, pourraient permettre au pays de gagner jusqu’à trois points de croissance supplémentaires, dans un contexte de reprise économique régionale et mondiale anticipée par la Banque mondiale.
Il a également insisté sur le rôle décisif du secteur bancaire et financier dans la relance, saluant les efforts de la Banque centrale de Tunisie (BCT) en matière de résilience, d’inclusion financière et de développement des paiements numériques sécurisés. Il a rappelé que 70 % des exportations tunisiennes sont destinées à l’Europe, alors que 43 % des importations proviennent principalement de la France, de l’Allemagne et de l’Italie.
Pour Dominique de Villepin, la stabilité politique et sociale de la Tunisie est un facteur clé pour attirer les investissements européens indispensables à l’industrialisation et à la transformation numérique du pays. Il a enfin appelé à dépasser le modèle traditionnel fondé sur l’“aide” pour instaurer un nouveau partenariat équilibré, intégrant pleinement les enjeux numériques et écologiques d’aujourd’hui.
Avec TAP